5 Mai 2012
Le Financial Times, le quotidien de la City perçu par certains comme le relais médiatique de la finance britannique, semble avoir définitivement choisi son favori pour le second tour de l’élection présidentielle française. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, il s’agit de François Hollande.
Dans un article intitulé « arrêtez-vous de redouter une révolution française », le journaliste Philip Stephens adresse un message aux partenaires de la France qui s’inquiètent que la probable élection de François Hollande fasse basculer le pays dans une révolution socialiste.
Alors qu’Angela Merkel pense que travailler avec le candidat socialiste serait « un cauchemar », que David Cameron a mis un point d’honneur à ne pas le recevoir officiellement et que les Américains estiment que « tout Européen qui se fait appeler socialiste est un communiste refoulé » !
Stephens explique que François Hollande est plutôt « un conservateur avec un petit « c » qui veut rétablir le modèle social européen d’après-guerre ».
Il revient également sur la Une du The Economist qualifiant Hollande de dangereux
L’idée vraiment dangereuse » dans l’Europe d’aujourd’hui n’est pas l’appel à un débat autour de la croissance mais la supposition que l’on peut rester dans la situation actuelle.Il doit y avoir un pont entre la récession et la réduction des déficits. Sans cela, le continent risquera alors vraiment une révolution. dit-il.
Le 9 avril dernier, dans un éditorial dressant un constat d’échec des politiques d’austérité en Europe, le journal appelait déjà à un programme de croissance pour l’euro zone, et voit dans l’appel du candidat socialiste pour une « stratégie de la croissance européenne » un signe encourageant.
Ce soutien au programme de croissance européenne de François Hollande contraste avec les articles très critiques envers le Président français publiés par le Financial Times pendant la campagne. En mars, il comptait la France de Sarkozy à la Russie de Poutine en estimant que « l'étreinte médiatico-politique de la France a atteint son apogée sous le président Nicolas Sarkozy ».
En avril, après que le Président s’en soit pris directement au Financial Times dans une interview, le quotidien répliquait par un billet cinglant sur son site Internet intitulé…
« Eh bien, nous ne t’aimons pas non plus, Sarko ».