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ANDREBIO

05/02/2016 15:46

Souvent on entend mal ce qu’on croit bien…entendre !

Le son existe sous différentes formes.

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Des bruits variés qui nous entourent et des musiques dépourvues de signification ou dans la parole en association avec l’élément du langage, le concept porteur d’une signification.

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L’activité mentale s’éveille, se déploie et s’agite même dans la pensée conceptuelle, tandis que le simple son, comme musique ou comme bruit naturel, a plutôt tendance à réduire notre activité mentale.

La sensibilité et la sensualité de l’ouïe résident dans cette vibration antérieure à la pensée conceptuelle. Nous savons bien que notre esprit n’est pas du tout sur le même registre quand il chevauche des pensées ou quand il est dans l’écoute.

L’écoute est plus sensible et elle défait l’identification, la pensée est plus intellectuelle et elle implique souvent une forte identification. 

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La signification est communément ce qui nous semble sérieux et digne d’occuper notre esprit dans notre monologue intérieur.

D’où la honte évoquée par Saint Augustin dans Les Confessions : "il m’arrive d’être ému du chant que des paroles chantées, j’avoue que mon péché mérite pénitence, et alors je préfèrerais ne pas entendre de chants".

Dans le livre X il se met en recherche de la concupiscence présente dans les cinq sens, le péché de la jouissance charnelle. Ici pour ne pas céder aux charmes de la musique, il faut surtout porter attention aux paroles des Cantiques.

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Quand la musique se fait lascive, envoûtante, elle entraîne l’âme dans la direction du « péché ». Platon condamnait certains modes musicaux pas assez virils.

Maintenant, cela ne veut pas dire que le son, détaché du mot qui nous sert à étiqueter, à nommer, n’ai en lui aucune valeur d’intelligence.

Il en a parce qu’il existe une intelligence perceptive. Elle se manifeste dans la disponibilité par laquelle la conscience se fait réceptive.

Ce qui est différent de la compulsion continuelle qui nous porte à moudre des pensées pour juger,  coller sur les objets des étiquettes mentales, à projeter des concepts.

Il existe une puissance immanente du son, qui condense sa valeur vibratoire d’énergie et d’intelligence.

 

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Elle parcourt toute une gamme de sonorités, et il existe de la même manière des degrés, une ouïe grossière qui n’est interpellée que par le bruit sous une forme agressive et une ouïe subtile ouverte à des niveaux très fins du son, jusqu’à écouter dans les espaces, de silence entre les pensées.

Affiner l’ouïe c’est découvrir que l’univers tout entier est murmure et vibration.

C’est aussi découvrir la profondeur du silence de l’esprit. En effet, un esprit qui n’est pas intérieurement silencieux ne peut pas écouter.

Il n’entend que son propre bruit.

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Il ne peut se mettre aux aguets et pressentir un mouvement, une respiration et les milles petits bourdonnements de la Nature.

Il ne peut pas écouter une voix dans ses tremblements et recueillir ce qu’elle ne peut confier à la parole.

Il ne peut pas non plus être attentif à l’activité de son esprit et encore moins être conscient des Idées.

Par conséquent, il est facilement piégé par son propre pensé, car il n’y a pas autour un espace de silence. Tant qu’il n’y a pas d’espace silencieux en nous, il ne peut pas y avoir d’intelligence lucide.

Écouter, c’est ouvrir un espace à ce sui est et le laisser vacant.

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Écouter, c’est autoriser l’entrée en scène de ce qui advient, sans faire barrage, sans vouloir par avance contrôler, sans chercher à fuir ce qui est.

C’est-à-dire sans être obnubilé par ce que nous sommes en train de dire ou de penser. 

L’écoute fait de l'observation une méditation vivante en donnant à la conscience une profondeur qu’elle n’aurait pas sans cela.

L’écoute permet qu’affleure en permanence la conscience qui est en toile de fond de toute expérience.

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Ce n’est certes pas l’expérience de la conscience habituelle dans laquelle nous sommes bien trop préoccupés par nos pensées pour écouter. Dans cet état l’ouïe n’est plus l’instrument simple d’une réceptivité immédiate.

Le son n’est plus uniquement une sensation, mais un objet de perception distincte.   

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Et c’est en réalité la pensée qui produit la transformation qui d’une sensation inexplicable, en un objet distinct d’imagination et de conception, en une idée qui a ses parties, qui peut être décomposée et recomposée, expliquée et enseignée.

Ce que nous appelons notre état de veille est précisément cette condition dans laquelle la sensation est noyée dans la trajectoire intentionnelle de la pensée et ses motivations.

Cela n’a rien à voir avec le feeling immanent à la sensation qui, dans le moment présent, laisserait s’épanouir le son et le monde sonore.

 

Entendre et comprendre c’est déjà aimer.

 

Souvent on entend mal ce qu’on croit bien…entendre !
Souvent on entend mal ce qu’on croit bien…entendre !
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H
<br /> "Entendre et comprendre c'est déjà aimer ..."<br /> <br /> <br /> oui j'adhère totalement à cette citation<br /> <br /> <br /> Le son d'une voix,<br /> <br /> <br /> La voix d'un être aimé<br /> <br /> <br /> L'entendre au sens de le comprendre<br /> <br /> <br /> C'est essentiel<br /> <br /> <br /> Bisesss<br />
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A
<br /> <br /> Chère Hélène,<br /> <br /> <br /> Entendre, regardez, détenir la santé morale et psychologique sont autant de sens indispensables à la persévérance de la vie de tous.<br /> <br /> <br /> Il faut apprendre pour connaître, connaitre pour comprendre, comprendre pour juger. croire pour aimer.<br /> <br /> <br /> Bonne journée, Chère Hélène et merci de cette lumière<br /> <br /> <br /> <br />