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ANDREBIO

05/02/2016 15:46

Il est réconfortant de penser (sans excès) qu’il est interdit d’interdire…

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Parce que ce blog que j’administre depuis quelques années, l’autocensure est inévitable.

C'est d'ailleurs souvent elle qui donne le ton aux publications chaque jour, qui oriente le choix des sujets ou qui dose le degré d'intériorité présent dans les différents blogs en ligne. Elle provoque également la diversité entre ceux-ci...Ce qui est tabou dans le blog  de certains, sera le sujet principal pour d'autres.

Combien d'entre vous, mais en particulier quand il s’agit d’un blogueur-créateur n'ont pas, à un moment ou à un autre, éprouvé une certaine frustration devant ce « Cher Écran » ?

On s'est installé face au clavier, désireux de se confier, de se libérer et... voilà que se déclenchent les différents mécanismes de l'autocensure (la crainte du jugement, la crainte de blesser ou encore, la crainte de se rendre trop vulnérable en livrant ainsi son vécu quelquefois intime).

Il est réconfortant de penser (sans excès) qu’il est interdit d’interdire…

Mes doigts deviennent alors hésitants, la pensée s'embrouille, les questionnements pullulent : « Jusqu'où puis-je aller dans mes écrits ? De quelle façon puis-je transmettre ? Que va-t-on penser des textes par la suite ? »

 Alors, si certains favorisent l'anonymat pour contrecarrer les effets de l'autocensure, s'adressant ainsi à un public d'inconnus qui auront possiblement le détachement nécessaire en parcourant les écrits, d'autres avouent qu'en réduisant leur lectorat (et donc, en restreignant l'accès à leur site)...

Ou encore cela les aide à trouver un ton plus intime, plus propice aux confidences (car ils ont moins à craindre un regard potentiellement hostile) et donc, de se sentir moins soumis à l'autocensure.

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Tantôt perçue comme complice d'écriture, d'autres fois comme ennemie qu'il faut combattre, l'autocensure varie d'un individu à l'autre en plus de se manifester de façon tout aussi consciente que... inconsciente (Ah, elle a plus d'un tour dans son sac !).

On s’interroge sur « le moi » que nous essayons de dévoiler, de comprendre et d'analyser, et ce, malgré l'autocensure.

L'idéaliste tente de cerner jusqu'à quel point l'autocensure serait volontaire ou inconsciente (les deux à la fois ?) tout en nous démontrant avec ses commentaires ses répercussions au sein de la liberté d'expression. Finalement, ma petite touche personnelle pour illustrer comment l'autocensure entre parfois en conflit avec le désir de mettre à nu son intériorité...

  • Les livres sont doués d’une force authentique et ils constituent le fléau de toute dictature.
  • Informer, Avertir et Divertir
  • Entre taire la vie et la leur dire comme elle est. 
  • Entre s’assurer de ce qui est bon et pertinent pour eux 
  • Entre penser pour eux et les aider à penser. 
  • Pour qu’ils se retrouvent, trouvent des semblables et d’autres aussi. 

Je n'ai appris que trop vieux qu'il valait mieux tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Donc d’écrire !

Un jour, je me suis juré solennellement de ne plus jamais prononcer une parole sans avoir évalué sa portée et réfléchi aux réactions qu'elle risque de provoquer.

Mais, sincèrement je n'y arrive pas !

J'ai très peu de souvenirs des circonstances qui m'ont amené à cette grave décision, mais je suppose que j'ai blessé ici et là quelqu'un par des paroles irréfléchies qui ont eu de sérieuses conséquences.

Alors, faute de pouvoir les ravaler, j'ai pris la résolution de tout mettre en œuvre pour ne plus jamais commettre cette erreur.

Même si l’erreur est humaine…donc il me sera pardonné. Peut-être ???

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Aujourd'hui, je connais mieux mes limites et j'évalue plus aisément celles des autres. Mais, chassez le naturel, il revient toujours au galop !!!

 Je suis doué, je crois pour réfléchir à toute vitesse en ne laissant rien paraître de mon dialogue intérieur. Pendant que chaque phrase est analysée, décodée, corrigée et reformulée si nécessaire avant d'être exprimée, je demeure imperturbable et tout souriant devant mon interlocuteur inconnu vraiment mais qui ne remarquera rien. 

La mécanique d'autocensure est d'une efficacité étonnante et presque sans faille. J'élimine le superflu, les mots à double sens et les détails inutiles, mais surtout j'adoucis les expressions un peu trop directes et je freine mes élans trop audacieux.

Alors oui, je l'avoue, je m'autocensure constamment et je suis certainement passé un tout petit peu  maître dans l'art de me critiquer.

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Le contrôle s'opère dans tous mes échanges avec « les autres ».

Mon attitude critique se répercute dans mes écrits virtuels.

Enfin, j’essaye… J'insiste sur le mot virtuel, parce que dans mes écrits, c’est « planqué dans mon cerveau » ! Mais je sais très bien que je n'atteindrai jamais cette liberté d'expression dans l'écriture d'un blog  privé sur internet.

Parce que je ne saurai jamais réellement à qui je m'adresse. Raison de plus pour faire attention à ce que je publie…

Je me bats constamment entre l'envie de m'exprimer avec plus de sincérité et la nécessité de préserver les secrets de ma vie pour mieux me protéger.

 

Il est réconfortant de penser (sans excès) qu’il est interdit d’interdire…

Cette dualité, je la vis chaque fois que je m'installe devant le clavier. Je me dis non, très souvent. Je me refuse le droit à la liberté sans surveillance. J'ai moins peur de souffrir de ce que je n'ai pas écrit que des répercussions de ce que j'aurai osé écrire.

J'arriverai peut-être un jour à me sentir un peu fort et à faire preuve de plus de courage. Car il faut une grande force pour défendre ses idées, sa vie, son autobiographique, avec conviction et pour cesser de craindre la critique des autres.

Parmi ces autres, je suis certainement le pire des critiques envers moi-même. Si je cessais de me critiquer, je saurais certainement éviter la censure.

Là où je m'interdis de penser, de dire ou d'écrire, je m'interdis aussi de vivre sans bouteille d’oxygène en cas de peine apnéique.

 

Et je crois encore que c'est l'expérience, bonne ou mauvaise, qui fait grandir.

 

Il est réconfortant de penser (sans excès) qu’il est interdit d’interdire…
Il est réconfortant de penser (sans excès) qu’il est interdit d’interdire…
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M
<br /> Heureusement qu'il vous appartient de faire ce que vous l'entendez sur votre blog. <br /> <br /> <br /> Heureusement que vous pouvez refuser de publier un commentaire si cela vous dérange, sinon vous ne seriez plus maître à bord de votre blog ... et<br /> vous perdriez le contrôle de votre navire. .<br /> <br /> <br /> Nous sommes libres de vous écrire plus ou moins longuement, ou pas du tout ... mais il est vrai qu'il faut trouver le temps ... <br /> <br /> <br /> Ceci dit comme vous faites état des statistiques de votre blog, le nombre d'articles publiés , le nombre de pages vues et leur qualité est<br /> impressionnant.<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> Maurice<br />
Répondre
A
<br /> <br /> Disons simplement que je m'attribue le rôle de la supervision afin de "sauvegarder" l'état d'esprit des visiteurs et de leurs contributions à satisfaire le<br /> style et le PGCD de l'éditorialisation de ce site. Plus quelques heures par jour investies ! <br /> <br /> <br /> Bonne jounée Maurice et bon week-end, Cordialement, André<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> Oui moi aussi j'ai horreur des donneurs de leçons du style pathétiquement larmoyant, parce qu'ils croient venir en aide au bon moment, soi-disant<br /> toujours prêts à soutenir dans les moments qu'ils croient " difficiles,  exemple : " dans ta vie d'antan, on t'apprécie et on ne t'oublie pas", ou "courage" alors qu'on n'en n'a pas<br /> besoin ...<br /> <br /> <br /> Bisesss Hélène<br />
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A
<br /> <br /> Belle contribution qui met les horloges sur leur seule destination.<br /> <br /> <br /> Bonne journée. Biz,<br /> <br /> <br /> André<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br /> Merci de cet article et de toutes ces précisions qui vous honorent.<br /> <br /> <br /> On sent bien que c'est votre préoccupation de nous divertir et de nous donner des articles intéressanrs à lire. Le nombre de pages lues et de vos<br /> visiteurs est impressionnant. Encore MERCI<br /> <br /> <br /> Mais j'ai envie de dire également que l'auto-censure doit AUSSI émaner de CERTAINS  lecteurs qui pensent parfois tout savoir<br /> de vous ou qui se permettent de vous donner des conseils, pensant que vous pourriez en avoir besoin ...!!<br /> <br /> <br /> Je suis d'accord avec vous, il est essentiel de préserver votre vie privée et j'ai personnellement bien compris que tout ce que vous écrivez ne<br /> reflètent pas forcément VOTRE réalité personnelle au quotidien.<br /> <br /> <br /> Dans ma vie privée j'ai personnellement horreur des donneurs de leçons.<br /> <br /> <br /> Encore merci de vos articles si bien documentés et illustrésCordialement<br /> <br /> <br /> Jean-Michel<br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Rassurez-vous Jean-Michel, je prends autant de plaisir à lire vos fidèles commentaires que vous êtes satisfait (globalement) de lire les articles publiés sur<br /> ce blog.<br /> <br /> <br /> L'autocensure est une disposition qui se révèle au fil du temps comme un réflexe... Ce n'est évidemment plus difficile<br /> que la censure tout court existe. Cette dernière s'impose d'elle-même, sans "bousculer" la Morale...<br /> <br /> <br /> Ma réalité - pour reprendre votre vocabulaire - est mystérieuse et fragmentée ! Qui connait les volontés exprimées ou non ? Dur arbitrage quotidien !!! Et<br /> personne ne peut répondfre. y compris moi-même.<br /> <br /> <br /> Cordialement, ANDRE<br /> <br /> <br /> <br />