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15 Octobre 2012
Qu’est-ce que tu aimes chez moi ?
Mes yeux, mon nez, ma bouche, mes oreilles ou mes cheveux ? Désormais la réponse à cette question est différente selon que vous êtes de type caucasien ou asiatique.
Mais qu’est-ce qu’elle peut bien lui trouver !?
On le savait déjà : tous les goûts sont dans la nature. Sauf que de récents travaux permettent d’expliquer cette hétérogénéité de goûts et de mauvais goûts. En fait le goût, l’attraction, ce n’est peut-être pas qu’une histoire d’attirance.
La perception, c’est-à-dire la façon de regarder mais aussi et surtout de décrypter l’autre dépendrait de certains facteurs. Selon que vous serez Caucasien ou Asiatique…
Dès qu’j’te vois, qu’est-ce que j’vois ?
Une étude a concerné 28 personnes : 14 participants caucasiens et 14 participants asiatiques qui devaient regarder 112 personnes. L’expérience s’est réalisée en 2 étapes.
Dans un premier temps, les 28 personnes interrogées devaient dire si elles avaient vu le visage en premier et indiquer le trait dominant qu’elles regardaient en premier. Puis la seconde phase du test portait sur l’identification des émotions liées à la surprise, la peur, le dégoût et la joie.
Dès qu’tu m’vois, qu’est-ce qu’tu vois ?
La première étape de l’expérience montre que dans le visage, les personnes d’origine caucasienne étudient le triangle des yeux et de la bouche, tandis que les personnes d’origine asiatiques portent leur attention sur le nez.
Les personnes d’origine asiatique regardent donc le visage d’un point de vue global, alors que les personnes d’origine caucasienne regardent l’autre en décomposant son visage en 2 zones, le haut et le bas du visage.
La lecture du visage de l’autre est donc holistique pour les personnes de type asiatique et analytique pour les personnes de type caucasien.
Par ailleurs, on constate dans les deux groupes ethniques que lorsqu’il s’agit de reconnaître des personnes de leur « race », les participants n’ont aucun problème, mais les difficultés apparaissent lorsqu’il s’agit d’une personne d’un autre groupe ethnique que le leur. La reconnaissance ethnique intervient donc lors de la lecture et l’interprétation des visages.
Dans la seconde étape de l’expérience portant sur l’identification des émotions, c’est le groupe des personnes d’origine asiatique qui a le plus de difficultés à déchiffrer les émotions. Certaines émotions sont mal identifiées, particulièrement lorsqu’elles sont négatives. La peur et la surprise sont confondues aussi bien que le dégoût ou la peur.
Caroline Blais explique cette mauvaise interprétation par le fait que les participants de ce groupe se focalisent surtout sur les yeux et pas assez sur la bouche. Or la bouche fournit un tas d’informations non négligeables sur la personne. En effet dans la langue française, de la bouche en cul-de-poule à la bouche bée en passant par la bouche cousue, la bouche peut être rieuse, boudeuse, pulpeuse, ou encore dédaigneuse.
Dis-moi vraiment comment tu me regardes et je te dirais qui tu es
Les visages sont une source importante d’informations sociales. On entend souvent : « Il a une bonne tête, il m’est sympathique » ou au contraire « Sa tête ne me revient pas ! ». Ce travail remet donc en cause les recherches sur l’attractivité et les différentes façons de regarder. Il concerne la cognition visuelle mais aussi la perception humaine de la beauté du visage.
On savait déjà que tout le monde n’avait pas les mêmes yeux ! Mais désormais on comprend mieux pourquoi. Du mode de lecture des visages en lien direct avec la collecte d’informations, dépendent l’interprétation et la compréhension.
Reste à savoir maintenant si le déchiffrement des visages qui ne se fait pas d’une même manière universelle, est d’origine culturel ou biologique... Dans le doute, regardons avec le cœur !
L’illusion est la première apparence de la vérité