Les époux Woerth et la Suisse ! A minima...

Ah… La Suisse !

Au fur et à mesure des révélations entourant la fortune de Liliane Bettencourt et des écoutes – si elles étaient authentiques et que l’on peut imaginer continuelles – révélant un véritable montage financier d’évasion fiscale, les langues se délient à Genève.

Et pour cause !

Les gérants de fortune de la place financière genevoise n’en veulent pas tellement à l’héritière de L’Oréal, qui pèse quelque un joli nombre de milliards grâce aux 31 % d’actions qu’elle détient dans le groupe de cosmétiques et aux 3 % qu’elle contrôle chez Nestlé, faisant d’elle la plus importante actionnaire de la multinationale.

Ils en veulent à Eric Woerth !

Ancien ministre du Travail, mais qui était Ministre du Budget, brandissait une liste de 3 000 noms de citoyens français – volée par Hervé Falciani en 2009 chez HSBC Private Bankà Genève – dépositaires de comptes en Suisse.

L’un de ces gestionnaires, spécialiste des family offices (sorte de banques privées pour les très grandes fortunes), tempête : “Eric Woerth, qui avait fait de l’évasion fiscale sa priorité, nous a longtemps fustigés comme les ennemis numéro un. C’est lui aussi qui, avec Peer Steinbrück, alors ministre de l’Economie allemand, nous a conduits sur la liste grise de l’OCDE, celle des paradis fiscaux non coopératifs. Mais savez-vous qu’au même moment sa femme, Florence, l’une des gérantes de fortune de Liliane Bettencourt, était vue très souvent dans le family office de la milliardaire française, qui se situe à deux pas de l’Hôtel d’Angleterre (à Genève) ?”

La Holding Téthys mystérieuse ou non ?

La holding Tethys, qui détient les parts de la famille Bettencourt dans le groupe L'Oréal, fusionnera avec Cyclamen, une autre société familiale, en vue d'une "simplification des structures" détenues par la famille, selon un projet de fusion déposé par les deux entités.

Tethys détenait déjà en pleine propriété la totalité des actions composant le capital de Clymene.

L'actif net apporté par Clymene a été évalué à environ 142,5 millions d'euros. La holding Tethys possède la participation de la famille Bettencourt dans L'Oréal, soit environ 31% du capital du groupe.

Tethys et Clymene sont actuellement présidées par Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, héritière du fondateur de L'Oréal, Eugène Schueller. Les deux entités ont pour directeur général Jean-Pierre Meyers, l'époux de Françoise Bettencourt-Meyers.

Cette entité de gestion de fortune genevoise fera partie de la holding Téthys, qui gère les actifs de l’héritière, essentiellement les dividendes de son paquet d’actions L’Oréal et Nestlé, ainsi que ses biens immobiliers.

Elle travaille main dans la main, mais depuis la Suisse (!), avec la société financière française Clymène, dirigée en son temps par son homme de confiance Patrice de Maistre, em­ployeur depuis 2007 de Florence Woerth. Ce n’est plus la même situation maintenant !!!

Voilà ce qu’il fallait rappeler !

Et les financiers fâchés ajoutent : “Eric Woerth, durant ces années, ne pouvait pas ignorer que sa femme, Madame Woerth, se trouvait régulièrement à Genève. Et que ce n’était certainement pas pour admirer le Jet d’eau !”

Les enregistrements illicites faits par l’ex-maître d’hôtel de Liliane Bettencourt ont déjà mis au jour deux comptes bancaires, l’un à Vevey, de 6 millions d’euros, l’autre à Genève, de quelque 16 millions d’euros.

Ces deux comptes sont tellement réels que Liliane Bettencourt et son ex-gérant de fortune, Patrice de Maistre les avait déplacés au mois d’avril 2010, selon les informations, non plus à Singapour ou Hong Kong, mais sur une assurance-vie en France au profit du petit-fils de Liliane et fils de Françoise, toujours sauf erreur en procès avec sa mère.

En 2009 et 2010, le directeur de la société financière Clymène a donc fait, de son propre aveu, de très nombreux allers-retours à Genève et dans l’arc lémanique, pour « qu’on enlève ces comptes ».

L’autre fait qui atteste des liens entre Clymène et la ville de Genève est le transfert, de 280 millions d’euros des comptes français de Liliane Bettencourt vers UBS Genève.

Enfin, en tant que trésorier de l’UMP, Eric Woerth, lui aussi, connaît bien la route qui conduit à Genève, chez un autre de ses amis, Pierre Condamin Gerbier, responsable de la délégation de l’UMP ( !???!) à Genève et gérant de fortune.

C’est ce dernier qui s’était chargé, notamment, d’organiser un dîner de gala (à l’hôtel genevois) le Crowne Plaza, puis au Caviar House, avec les plus grandes fortunes françaises exilées en Suisse romande, notamment en mars 2007, lorsque Woerth était venu collecter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Or, comme le confiait un autre banquier genevois, lui aussi extrêmement courroucé, au « Matin Dimanche » en septembre 2009, “Eric Woerth ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français…”

Rien n’est pour l’instant totalement élucidé en justice, ou complètement définitif.