1 Décembre 2009
Mais où vas-tu mon petit nuage
Pars-tu encore pour un long voyage
Et pourquoi à nouveau explorer
N'as-tu pas déjà tout visiter?
Le cotonneux cumulus répond:
"Dieu m'a créé pour cette mission
Planer sans limite telle est ma règle
J'ai pour médiocre rival un aigle
Qui croit ainsi pouvoir m'égaler
Stérilement il va s'éreinter
Flattées les filantes étoilées
Me pénètrent d'une poussière dorée
En orbite autour de notre Terre
Je regarde survivre tes frères
Sur cette vraie splendeur planétaire
Obligés vous devez vous y plaire
Vos engins volants me tyrannisent
Hélas ma tranquillité ils brisent
Lorsque l'envie me foudroie parfois
J'envoie un vif éclair quelquefois
Pour me décharger d'une colère
J'éclate un redoutable tonnerre
Effrayant toute la création
Désolé j'en demande pardon
Apaisé par de purs angelots
J'arrête de verser de longs sanglots
Joyeux je vole entre l'arc-en-ciel
Qui m'adoucit de ses tons pastels
Réjouis par les oeillades solaires
Mon périple semble moins austère
Attristé par le manque d'attache
J'immigre forcément sans relâche
Dépourvu de solides racines
J'erre dans la voûte ma routine
J'imagine de nouveaux lendemains
Où serait modifié mon destin
A la nuit disparaissent mes repères
Le néant capture mon éphémère..."
Bonne route mon petit nuage
Je préfère rester sur mon rivage.