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13 Juillet 2012
Le débat sur le port de la burqa passionnera toujours et encore...
Thierry Ardisson avait créé la sensation en confrontant, sur le plateau de Salut les Terriens ! (Canal +) une jeune femme entièrement voilée, prénommée Dalila, face à Jean-François Copé, le chef du groupe UMP à l'Assemblée, et Roland Dumas, l'ancien président du Conseil constitutionnel. La joute entre ces trois personnes avait été vue par plus de 2 millions de téléspectateurs !
À ce moment de l'émission, avec 8,2 % de part d'audience, Canal + devança M6 (8,1 %).
Roland Dumas avait pris fait et cause pour le port du voile intégral, qualifiant de "vichyste" la législation anti-burqa que Jean-François Copé défendait. Une attaque qui avait beaucoup affecté le leader du groupe UMP, incrédule face au terme de "vichyste" employé par l'ancien compagnon de route de François Mitterrand...
Dalila, dont on ne pouvait apercevoir que les yeux, est originaire de Chenôve, une banlieue populaire au
sud de Dijon et étudie à la faculté de droit de Dijon. "Nous cherchons un témoignage depuis la rentrée de septembre, explique Stéphane Simon, le producteur de l'émission. Toutes les jeunes
femmes que nous avons contactées ont refusé. Vers Noël, une personne pressentie avait finalement renoncé face à la perspective d'être confrontée à un homme politique. Dalila a, quant à elle,
donné son accord en toute connaissance de cause. Elle a demandé un délai de réflexion de 24 heures. Nous lui avons garanti qu'elle pourrait raconter son histoire, c'est-à-dire qu'elle serait
traitée à l'égal des témoins que Thierry Ardisson reçoit dans la troisième partie de l'émission." Il fallait éviter que l'émission tourne au tribunal. Elle a pu rencontrer Thierry Ardisson
deux heures avant le début de l'enregistrement.
La jeune femme fondit en larmes
Stéphane Simon avait, par ailleurs, vérifié que Dalila n'était pas une simulatrice. Des reporters avaient été envoyés sur le terrain, à Chenôve, afin de mener une enquête de voisinage. Tous témoignaient que Dalila et sa sœur jumelle portaient la burqa depuis quelques années. Du reste, sa sœur avait accompagné Dalila et se tenait en régie lors de l'interview. À la sortie de l'entretien, la jeune femme, peu habituée à la pression, s'était effondrée en larmes.
La jeune Bourguignonne avait expliqué que le port de la burqa n'était nullement pour elle un signe de soumission à une quelconque autorité masculine. Son choix était, selon ses dires, dicté par des considérations d'exégèse religieuse. Une interprétation aussitôt contestée par Jean-François Copé qui se fondât, pour sa part, sur l'avis du Président du Conseil Français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui. Peine perdue, Dalila avait nié les compétences religieuses des représentants français du culte musulman.
Selon Jean-François Copé, le voile intégral posait deux types de problème : le premier tient au fait que le visage humain participe du "vivre ensemble" dans une société démocratique. D'autre part, le visage découvert est une condition nécessaire afin que la sécurité des personnes puisse être assurée. Le leader de l’UMP à l'Assemblée avait pris l'exemple des enfants à la sortie de l'école : "Un enseignant doit pouvoir reconnaître la personne à qui il remet les enfants."
La jeune femme avait admis se dévoiler le visage pour répondre à des besoins de sécurité ou d'identification spécifique. Par exemple, lorsqu'elle passe des examens à la fac, elle retire sa burqa. Elle s'était dite également opposée à l'asservissement des femmes tel qu'on le constate dans certains pays musulmans, citant l'Arabie saoudite.