05/02/2016 15:46
13 Juin 2012
L'UMP paraît de plus en plus
écartelée.../...
.../...entre son rejet de l'idéologie d'extrême droite et sa volonté de ne pas s'aliéner l'électorat du Front national, à la grande satisfaction de Marine Le Pen, qui estime que le « cordon sanitaire » a implosé.
L'identité même de la droite républicaine est l'enjeu de l'entre-deux-tours des élections législatives,
soulignent les analystes, même si l'affaire du « tweet » de la compagne de François Hollande occulte quelque peu le débat. Mais si peu quand on regarde bien, on est loin des fastes du
Fouquet’s… Mais il est vrai que cela fait un désordre.
Jean-Marc Ayrault juge que la stratégie du « ni ni » (ni Front National, ni Front Républicain) de nouveau validée par l'UMP pour le
second tour du 17 juin - après les cantonales de 2011 - démontre que l’UMP prépare « une alliance stratégique avec le Front national ».
« C'était en marche avec Nicolas Sarkozy, mais là, l'UMP est en train de franchir un cap », a déclaré mardi le Premier ministre socialiste.
Pour la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, « Nicolas Sarkozy a mis des passerelles » là où Jacques Chirac
« avait mis des digues avec le Front National ».
Jean-François Copé a répliqué mercredi qu'il n'avait « aucune leçon à recevoir » de Jean-Marc Ayrault qui « fait avec le Front de gauche ce que nous ne faisons pas avec
le Front national ».
Le secrétaire général de l'UMP, comme d'autres hauts responsables du parti tels Alain Juppé, se refusent toutefois à ostraciser les électeurs du FN, qui ne sont pas « des pestiférés », et mettent en exergue un « devoir » d'écoute à leur égard.
« Dès lors qu'il n'y a pas d'alliance avec l'extrême droite, on ne va pas en plus s'interdire de parler de tous les sujets qui intéressent les Français », a-t-il déclaré.
Pour la « Marine »
Le Pen, fille de son papa nostalgique, le débat est tranché.
Le mur Anti-FN a implosé. « Ne serait-ce qu'avec la consigne donnée par l'UMP qui a enterré ce qu'ils appelaient le 'front républicain », dit-elle dans une interview publiée mercredi dans Le Télégramme de Brest.
Des brèches… !!!
Le « Rassemblement Bleu Marine délavé » espère tirer parti de la ligne stratégique de l'UMP - et de ses ambiguïtés - pour faire
son retour à l'Assemblée nationale 26 ans après les législatives de 1986, avec cinq à sept élus au grand maximum imaginable.
« Mme Le Pen aimerait bien que la muraille de Chine tombe, mais ce n'est pas du tout le cas », a affirmé la sénatrice UMP Fabienne Keller sur RFI.
Des brèches se sont pourtant ouvertes, avec l'UMP Roland Chassain (mais qui va avoir une exclusion bien mérité de son parti d’UMP), troisième dans la
16e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui s'est désisté en faveur de la candidate du FN face au socialiste Michel Vauzelle et avec l'ex-ministre UMP Nadine Morano en Moselle qui brigue les
voix des électeurs du FN et s'en est expliquée.
Ou ? Dans l'hebdomadaire d'extrême
droite réputé pour ses positions éditoriales fascistes et racistes, « Minute » !!!
C'est encore le député UMP de Gironde Jean-Paul Garraud, membre de la Droite Populaire, qui s'interroge sur
« la pertinence du maintien d'un cordon sanitaire autour du Front national. Les gens ne font plus la différence entre les partis au sein du bloc de droite », a-t-il
expliqué à 20 Minutes.fr.
Alain Juppé quant à lui, a retiré son soutien à Jean-Paul Garraud, « en totale contradiction avec la
position du bureau national de l'UMP ».
François Fillon, qui s'était pourtant affranchi en 2011 du « ni ni » en appelant à « voter contre le FN », s'est rendu pour sa part à Toul (Meurthe-et-Moselle)
afin de soutenir Nadine Morano, en difficulté dans la 5e circonscription.
L'ancien Premier ministre, qui avait marqué ses distances avec la « droitisation » de la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, a dit partager les
« mêmes valeurs » avec l'ancienne ministre de l'Apprentissage et a minimisé son interview à « Minute », précisant que « ce qui compte, c'est ce qui est écrit,
ce n'est pas support. Je n'ai rien vu dans l'interview de Mme Morano qui soit contraire aux valeurs de la République.
Il y a une instrumentalisation du Front national pour essayer de faire battre la droite et le centre », a-t-il dit à des journalistes.
Question de « vue ou de lunettes ? » peut-être ?
Les tiraillements internes ont été mis sous l'éteignoir
pour cause de législatives,
mais les débats sur « le socle de valeurs communes »
de la droite, amplifiés par le combat de chefs
qui se profile à l'UMP, ne manqueront pas de resurgir
au lendemain du second tour.