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11 Janvier 2010
LA VOLONTE
PUISSANTE
OU LA PUISSANCE DE LA VOLONTE ?
La volonté de puissance est le concept central notamment dans l'oeuvre de Nietzsche. Concept qui n'est pourtant pas sans poser d'ambiguïté. Concept métaphysique ? Métaphore du
vivant ? Partout où j’ai trouvé du vivant, j’ai trouvé de la volonté de puissance. Et la vie elle-même m’a confié ce secret : "Vois, m’a-t-elle dit, je suis ce qui doit toujours se surmonter
soi-même"
La " volonté-puissance" serait le mouvement d'origine qui anime l'homme, qui anime la vie. C'est un vouloir qui aspire à devenir plus, à
toujours se surpasser. C'est un vouloir de puissance et de pouvoir sur l'Autre. Vouloir de puissance qui semble se confondre avec une volonté de domination comme si un élan premier de domination
prenait le pas sur les formations secondaires de l'homme, du social.
Il semble difficile d'exclure totalement cette interprétation :
Personne n'a eu le courage de définir l'essence du plaisir [...] comme un sentiment de puissance.
Le terme de "volonté de puissance" se démarque largement d'une "volonté de domination" : le plaisir lui-même est puissance. Rire et chanter sont des actes puissants, expressions d'une vie authentique. La puissance précèderait alors la domination, instrument comme un autre de cette volonté, au même titre que la logique, la dialectique dans la quête du vrai.
Ce sont des instruments au service de ce mouvement originaire. Bref, l'équation volonté de puissance = Vie semble plus juste que volonté de puissance = volonté de domination.
La vie même est
instinct de croissance, de durée, d'accumulation de forces, de puissance : là où fait défaut la volonté de puissance, il y a déclin.
Mais plus qu'une interprétation de la vie, la volonté de puissance est un principe des nos fondamentaux. La volonté de puissance ne peut être séparé du concept de force sans tomber dans l'abstraction métaphysique : elle est l'élément interne de la force. Mais en plus elle est l'élément différentiel de la force, c'est-à-dire ce qui permet de pouvoir rendre compte de leur confrontation, leur opposition, de la victoire de l'une sur l'autre.
Si la force du maître écrase celle de l'esclave, c'est en raison d'un vouloir interne aux
forces qui a permis d'établir un différentiel. On pourrait ainsi dire que sans se vouloir être dotées de plus de puissance, toutes les forces sont égales.
D'ailleurs, si l'on observe la nature et son organisation, l'accroissement de la puissance ne se fait pas sans sacrifice. La volonté de puissance oeuvre par différentiel. Ce n'est qu'en rapport à
d'autres forces qu'une force peut devenir plus puissante.
L'écrasement et la domination sont alors une conséquence de la volonté de puissance, et non pas la fin. "L'écrasement" est un dommage collatéral !
On peut alors essayer de synthétiser ainsi :
1 - La volonté de puissance est un principe du vivant : c'est une aspiration à plus de puissance. C'est le principe d’origine à toutes ramifications humaines, sociales.
2 - La Volonté de puissance conforte la multiplicité du monde par sa nécessité différentielle. Ce n'est qu'en rapport à d'autres aspirations à la puissance que la puissance
progresse !!!