11 Juillet 2012
Que d’interrogations… !
Croyants et non croyants ? Devons-nous les opposer ? Les croyants auraient-ils la foi mais pas la raison ? Les non croyants auraient-ils la raison mais pas la foi ? Qu’en est-il alors pour les agnostiques dont je fais partie, aurions-nous ni la foi, ni la raison ? Ou bien, la foi et la raison ? La foi dans l’espérance d’un concept non définissable comme une transcendance supérieure, permettant de combler les vides de nos raisons et les gouffres de nos ignorances afin de bâtir une logique de sens à l’existence de l’humanité.
A écouter les uns et les autres, les non croyants ne sont pas plus capables pour démontrer que Dieu n’existe pas, ou qu’il est mort, comme le lançait à la foule le dément de Nietzsche dans le gai savoir; que les croyants le sont à convaincre que Dieu existe et qu’il est vivant. Ils n’ont tous que des certitudes, pire des croyances. Reste alors la place du doute, qui n’est pas le contraire négatif de croire; mais l’ouverture à de multiples questions, sources d’un enrichissement et d’une élévation de la tristesse à la joie vers son ataraxie.
Etes-vous croyants ou non-croyants un drôle de question, car nous sommes tous croyants ?
Seuls les morts ne peuvent plus croire, ils ont eu l’ultime réponse à la grande question.
Qui y a-t-il après le dernier souffle ?
Pour les vivants, cette catégorisation, peu pertinente, a été, est, sera la source de bien des guerres. Ne pas croire en Dieu c’est croire que Dieu n’existe pas, alors pourquoi se dire non-croyant. Pourquoi se définir par une négation ? Ne serait-elle imposée par l’influence du christianisme ?
Croyants et non croyants une catégorisation dichotomique de même nature que Juifs et Gentils, Romain et Barbares, Chrétiens et Païens, Initiés et profanes et pourquoi pas : Nous et les Autres ?
Cette séparation entre les fidèles et les païens est d’un autre âge, héritage de l’hégémonie de la religion chrétienne. La non-pensée n’existe pas pour les individus vivants, pas plus que la pensée unique.
Lorsque nous allons au début du début de l’aube des temps, à la naissance de la première aurore, dans cette espace compris entre ce que nous ne savons pas et ce que nous savons peu, il y a de la place pour toutes les croyances.
Plus de 6.7 milliards de croyances aujourd’hui, plus de 7 milliards demain. Les puissants peuvent imaginer tous les dogmes possibles, il y aura toujours autant de croyances différentes que d’individus vivants. Depuis la naissance du premier homo-sapiens il y a 600 000 ans, cela nous a donné plus 81 milliards d'êtres humains et donc de croyances.
Parmi eux, 75 milliards sont devenus des non-croyants de par leur mort, les autres, encore en vie aujourd'hui, sont tous des croyants en leur croyance, en leur vérité, même si cette vérité est émaillée de milles doutes, de milles questions.
Voilà la base possible et que j’imagine pour poser la laïcité. Cette laïcité n’est pas l’inhibition de toutes réflexions métaphysiques, mais la cohabitation de toutes ces réflexions, non pas dans le respect des religions de façon dogmatique, mais dans le respect de chacun et de tous les individus dans leur croyance. L’essence pour que vive cette nécessité, permettant aux hommes de vivre en paix, s’appelle la tolérance mutuelle.
Ne croyons pas trop aux individus.
Fions-vous aux enseignements.
Ne croyons pas les mots.
Fions-nous au sens ultime.
Ne croyons pas l'intellect.
Fions-nous à la Sagesse...