05/02/2016 15:46
30 Août 2015
« Le gouvernement (...) a réduit littéralement à néant mes possibilités de survie, qui étaient fondées sur une retraite honorable pour laquelle j’ai payé seul (sans contribution de l’Etat) toute ma vie.
Etant parvenu à un âge qui ne me donne pas la possibilité d’une réaction dynamique (sans pour autant exclure que si un Grec attrapait une kalachnikov je n’aurais pas été le second), je ne trouve pas d’autre solution qu’une fin digne, avant que je ne commence à chercher dans les poubelles pour me nourrir. Je pense qu’un jour les jeunes sans avenir prendront les armes et qu’ils pendront les traîtres sur la place Syntagma, comme les Italiens ont fait avec Mussolini en 1945 (sur la place Peretto de Milan). »
A la question, posée par la journaliste du mensuel français Enjeux les Echos, « La Grèce va-t-elle rester dans la zone euro ? » il répond : « Cela devrait passer, mais compte tenu du poids de sa dette, d’une croissance très faible et de son manque de compétitivité rien ne dit qu’elle pourra rester à plus long terme.
Les réformes structurelles – privatisations et réduction du périmètre du service public – sont de bonnes idées, mais leurs effets tardent à se faire sentir et commencent d’abord par aggraver les choses avant de les améliorer. C’est un peu comme si l’on disait à un malade déjà à l’agonie qu’on allait encore aggraver son cas avant qu’il se porte mieux.
Et Chris Probyn d’objecter : « La Grèce se voit en quelque sorte offrir une dernière chance de rester dans la zone euro, mais les conditions posées et l’austérité imposée sont telles qu’elles peuvent compromettre ses chances de réussite.
En fait, il faudrait que quelqu’un signe un chèque à la Grèce lui permettant de réduire sa dette le plus rapidement possible à un niveau soutenable, soit 90% du PIB – au lieu de 120% à l’horizon de 2020 selon le plan actuel – afin de maximiser ses chances de rester dans la zone euro, puisque c’est ce que tout le monde semble souhaiter (…)
Donc quelqu’un, quelque part, doit lui faire ce chèque. (…)
Les écarts de performance entre les pays membres ont peu de chance de s'estomper à l'avenir.
Entre les trois plus grandes économies, les conditions cycliques varient énormément.
Bien que l'économie puisse être manifestement sur la voie de la reprise, après une période de récession, l'Europe fait face à des imperfections structurelles majeures qui limitent toute possibilité d'amélioration à long terme.
Cela se traduit par des écarts de compétitivité, et l'absence d'un mécanisme pratique qui en permettrait l'ajustement ou la compensation. Dans ces conditions, les écarts de performance actuels entre pays ont de fortes chances de persister.
Chris Probyn
Chef économiste de State Street Global Advisors