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21 Septembre 2012
Il est bien difficile d’énoncer des critères de générosité qui permettraient soit de nous en donner un modèle, soit de l’identifier.
Comment juger quand nous devons faire plaisir, sacrifier notre intérêt et privilégier celui de l'autre ?
Comment par ailleurs s’assurer de la sincérité d’une manifestation de libéralité ? Celui qui donne, donne-t-il pour le bien d’autrui ou pour son
plaisir à lui ?
Naturellement la difficulté vient de ce que les situations sont extrêmement diversifiées : on ne peut donner ni autant ni tout le temps de la même manière, car les moyens diffèrent ainsi que les circonstances et les destinataires. On ne peut devoir la même chose ni à tous ni indépendamment de nos ressources. Alors comment juger ?
Cette limite est le premier signe de la vertu de générosité.
Celle-ci pour être juste ne doit pas être automatique, mais adaptée et éclairée. La vertu n’est pas
mécanique mais mesure : être généreux, c’est commencer par juger, estimer, évaluer, calculer. Ce n’est pas donner selon son cœur,
mais juger selon les nécessités.
En même temps, on n’est pas généreux quand on donne à contrecœur. La vertu a du cœur, sans avoir le cœur gros.
Il n’y a pas de
véritable don
sans effort, pensait Aristote, sinon on louerait une action comme une qualité et on confondrait acquisitions et facultés. Mais il n’y a pas non plus de vertu
sans plaisir, ajoutait-il : on n’est pas vertueux de mauvais gré, sans en quelque façon le désirer.
La générosité suppose donc un art de la nuance
C’est une disposition mesurée, occasionnelle sans être accidentelle, habituelle sans être machinale, volontaire et aisée, désirée et maîtrisée, sélective et spontanée : autant de signes pour la reconnaître et s'en inspirer !
Il n’y a pas d’enthousiasme sans sagesse,
ni de sagesse sans générosité