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ANDREBIO

05/02/2016 15:46

François Hollande se compare à Sisyphe

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Au lendemain de la volée de flèches décochée par son rival Nicolas Sarkozy, le candidat socialiste à l'Elysée François Hollande s'est dépeint dimanche 18 mars, au Salon du Livre à Paris, en Sisyphe "infatigable, inépuisable", combattant sans relâche pour la victoire à la présidentielle.

« Le combat politique est un combat sans fin. Et moi, je suis un combattant », a proclamé François Hollande, toujours favori dans la course à l'Elysée, mais désormais parfois dépassé dans les sondages par Nicolas Sarkozy au 1er tour. « Aujourd'hui, ce n'est pas que le rocher est plus lourd, c'est que j'arrive à un moment crucial », a-t-il dit à 35 jours du scrutin, voulant donner un sens positif au mythe grec dont le héros ne parvient, lui, jamais à pousser son rocher au sommet.

Se référant à Albert Camus qui, dans son « Mythe de Sisyphe » voulait « imaginer Sisyphe heureux », le candidat voit dans cet acharnement une métaphore de « la persévérance, de l'engagement, de la volonté humaine, et la ténacité » pour « arriver au plus haut ». Et "même quand on arrive au plus haut, il faut toujours penser que rien n'est acquis, rien n'est fait (...) même dans l'après-victoire, tout doit être un recommencement. Toute victoire appelle après un nouveau combat », a-t-il souligné.

« Je suis infatigable, inépuisable, ceux qui espèrent un relâchement n'ont aucune chance », a assuré François Hollande, alors que son adversaire UMP a encore durci le ton de ses critiques samedi en meeting près de Lyon.

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Interrogé sur ses goûts littéraires, François Hollande, outre « Le mythe de Sisyphe » de Camus, a cité « Les misérables » de Victor Hugo, au titre des livres l'ayant le plus marqué dans sa jeunesse. « Les misérables, c'était la prise de conscience que les désordres, les inégalités pouvaient à la fois être écrits et en même temps vaincus par la volonté humaine », a-t-il expliqué.

François Hollande, qui devait prononcer un discours sur la création et la culture dimanche soir au Cirque d'Hiver, en présence de nombreux artistes, a dénoncé un abandon de ce secteur depuis cinq ans, voyant "le signe d'une politique" dans l'absence de Nicolas Sarkozy au Salon du Livre.

"La culture a été pendant ces cinq ans abandonnée, oubliée", a-t-il affirmé.

Le candidat PS a voulu apporter son soutien au livre « parce que c'est l'outil de la connaissance, de la transmission, de l'émotion et que ce vecteur, si important pour la diffusion de la culture, est aujourd'hui menacé par l'évolution technologique, le numérique » et « par une fiscalité qui n'est pas favorable ». François Hollande a critiqué la hausse de la TVA sur les livres, « une décision malheureuse, maladroite, mal pensée » du "candidat sortant ».

Sur un stand, François Hollande s'est vu offrir des badges proclamant « La littérature, c'est maintenant » (une déclinaison de son slogan de campagne « Le changement, c'est maintenant »), ou encore « Cette année la Princesse va voter », allusion aux propos de Nicolas Sarkozy moquant l'obligation faite aux élèves de lire « La Princesse de Clèves » de Mme de La Fayette.

A ce propos, le candidat socialiste a évoqué le risque de mettre en cause le travail des professeurs, ainsi que « le sens de l'effort » des élèves. « Quand au plus haut niveau de l'Etat, on nie l'existence de cet effort ou qu'on se moque du travail du professeur, c'est un mépris qui est ressenti très largement », a-t-il ajouté.

François Hollande, accompagné d’Aurélie Filipetti, responsable du pôle culture dans son équipe, a ensuite participé à un déjeuner organisé par le Syndicat national de l'édition, en présence de plusieurs écrivains dont Daniel Pennac, Emmanuel Carrère et Noëlle Châtelet.

 

 

 

 

 

 

 

 

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S
<br /> Sisyphe fut condamné à porter un bandeau et à pousser au sommet d'une montagne un rocher qui roule inéluctablement vers la vallée avant que le but du héros ne soit atteint. Mais Camus considère<br /> qu'il faut imaginer Sisyphe heureux. Alors François Hollande est un homme heureux ...D'après Camus il trouve son bonheur dans accomplissement de sa tâche. Alors, que François Hollande trouve son<br /> bonheur également dans l'accomplissement de sa tâche ...   <br />
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A
<br /> <br /> <br /> Hollande, « Sisyphe infatigable » ? « Aujourd'hui, ce n'est pas que le rocher est plus lourd, c'est que j'arrive à un moment<br /> crucial » a-t-il dit à trente-cinq jours du scrutin, voulant donner un sens positif au mythe grec dont le héros ne parvient, lui, jamais à pousser son rocher au sommet.<br /> Sisyphe est surtout connu pour s'être montré assez malin pour déjouer Thanatos lui-même. Quand son heure fut venue et que ce dernier vint pour le chercher, il<br /> l'enchaîna de sorte qu'il ne pût l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Hades (surnommé l’invisible) délivrer Thanatos. Mais Sisyphe avait<br /> préalablement convaincu sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi convaincre Hades de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce problème. Une fois revenu<br /> à Corinthe, il refusa de retourner parmi les morts. Thanatos (ou même Hermes, selon certaines traditions) dut alors venir le chercher de force. Certains disent qu'il avait dénoncé Zeus dans une<br /> de ses aventures. Un jour, il vit un aigle immense enlevant une jeune fille et reconnut Zeus en l'oiseau. Quand Asopos rechercha sa fille, Egine, il dénonça Zeus.<br /> <br /> <br /> Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à faire rouler éternellement, dans le Tartare, un rocher jusqu'en haut d'une colline dont il redescendait<br /> chaque fois avant de parvenir à son sommet, tel que raconté dans l’Odyssée. Toutefois, Homère ne faisait pas mention de la raison de ce châtiment. Certaines traditions le justifient par la<br /> réputation de brigand et de malfaiteur que Sisyphe avait acquise de son vivant. De là à comparer Hollande à Sisyphe, il y a des millénaires et un<br /> authentique « grand écart » !!! Amicalement, André<br /> <br /> <br /> <br />