1 Octobre 2013
Regardons du côté des mythes grecs. Au début donc, il y avait le Ciel et la Terre, OURANOS et GAÏA.
Enfanté par elle – « Gaïa » - le Ciel recouvrait complètement la Terre Il lui « collait à la peau », maintenant sur elle une nuit continuelle sans cesser de
s'épancher dans son ventre.
En clair, il n'avait pas d'autre activité que sexuelle, de sorte que Gaïa se trouvait grosse de toute une série d'enfants, dont les Titans, qui restaient "logés" là même où Ouranos et Gaïa qui auraient permis à leurs enfants de venir à la lumière et « d'avoir une existence autonome ».
Mais Gaïa finit par ne plus supporter de retenir en son sein ses enfants, qui, faute de ne pouvoir sortir, la
gonflaient et l'étouffaient.
C'est alors que Kronos, le dernier conçu, accepta d'aider sa mère en affrontant
son père. Tandis qu'Ouranos s'épanchait en Gaïa, Kronos attrapa fermement les parties génitales de son père puis les coupa sèchement avec une serpe façonnée par sa mère.
Ouranos poussa un hurlement de douleur qu'on imagine suraigu et, dans un geste brusque, se retira, s'éloigna de Gaïa, puis vint se fixer tout en haut du monde pour n'en plus bouger...
En castrant Ouranos, Kronos réalisa donc une étape fondamentale dans la naissance du cosmos.
Il sépara le ciel de la terre et créa un espace libre. Désormais, tout ce que la terre produirait aurait un
lieu pour se développer et tout ce que les êtres vivants feraient naître respirer, vivre et engendrer.
Ainsi le temps du devenir est apparu, s'est « épanoui », juste après l'espace.
Tant qu'Ouranos pesait sur Gaïa, pas de générations possibles, celles-ci restant enfouies à l'intérieur de l'être qui les avaient produites.
En fait, contrairement à ce que le mythe nous dit, il avait du temps (avant le temps !), puisque Ouranos et Gaïa « éprouvaient » de la « durée »,
mais c'était un temps enfermé en lui-même, qui ne permettait rien d'autre que la stagnation du monde.
Ouranos se retirant, les Titans pouvant sortir du giron maternel et enfanter à leur tour : débuta alors une
succession de générations.
En s'émancipant, Kronos libéra Chronos.
Avant de devenir cet infâme tyran qui dévorait ses enfants au fur et à mesure que son « épouse » les mettait au monde, il fut donc un libérateur sans
le savoir.
L'exemple est à méditer à la sauce de Kant de « toutes libérations qui ne sont pas des délivrances »
!
Si l'on regarde maintenant
du côté de l'hindouisme, on découvre des textes très anciens racontant des histoires analogues.
Là aussi, le temps n'advient qu'à partir d'un certain moment, à l'émergence d'un personnage
particulier.
En d'autres termes, un monde existe d'abord, dans lequel il y a de la durée mais pas de temps ! Ainsi lit-on du temps des Brâhmanas : « Au commencement, les
Eaux, l'océan existaient seuls ». Les Eaux décidèrent : « Comment parviendrons-nous à procréer ? ».
Elles firent un effort. Devant leur ardeur vint et se développa en « « Elles » un oeuf
d'Or qui perdura.
Le temps, certes, n'existait pas alors, mais l'oeuf flotta aussi longtemps que dure une année. Pendant cette durée, un être apparut : c'était « Prajapati ».
Prajapati, « le Maître des créatures », en prononçant des sons de bébé d'une ou deux syllabes, créa la Terre, l'espace et le Ciel !!! (Un peu comme Kronos,
tiens, tiens...).
La contradiction entre le fait que le temps « n'existe pas » et que « l'Oeuf d'or » flotte « pendant une année » ne semble pas convenir
ici aux règles de ces propos.
Puisque le temps n'est pas d'abord pensé comme ce qui se produit de la succession ou de la
durée.
Pour conclure cette prose, on dira que cette narration tend à oublier que le temps affecte l'être dans son immobilité
autant que dans son avenir, qu'il s'agit aussi lorsque nul changement ou évènement ne se produit :
Le devenir présuppose le temps, mais le temps n'implique que le devenir...
On dit « le temps passe vite » ou encore « je n'ai pas le temps ». On dit aussi « Je ne vois passer le temps ». Erreur ! Le temps est une abstraction conceptuelle. Mais c'est LUI au contraire qui nous voit passer !
Les mythes ne sont pas une « science ratée ». Le mythe est une forme symbolique qui propose une explication du monde, plus exactement une explication du sens du monde.
Et en cherchant bien dans « les genèses », ici et là, il vise à donner une « vérité ». Le devenir est le temps, un, indivisible et impréhentable.
Il aide les êtres, scientifiques ou non, à construire le futur par une succession d'évènements qui portent le futur.
Il y a 25 siècles, Parménide considérait que le temps n'existait pas.
Cela semble si loin que l'on ne peut saisir le "fil rouge" !
Au National Séquoia Park, près de San Francisco, se dresse un arbre de 84 mètres, mais qui est âgé - de façon
scientifiquement prouvée - que cet arbre était âgé d'au moins 2.600 ans !
Alors...
Masturbons nos neurones. Ca fait du bien mais :
N'OUBLIONS PAS
DE VIVRE LE TEMPS PRESENT
EN REGARDANT...POUSSER LES ARBRES,
(mais c'est long !)
OU, MIEUX, BATIR NOTRE DEVENIR.
LE TEMPS NE NOUS EST PAS COMPTE.
C'EST NOUS QUI CREONS NOTRE PROPRE TEMPS !
ET LE FUTUR EQUILIBRE DE LA PLANETE TERRE !