05/02/2016 15:46
9 Mai 2016
Le commun ne cesse de répéter que le bonheur est le but de la vie.
Il faut donc tout faire pour être heureux, et qu’on peut estimer avoir bien vécu quand la vie qu’on a menée peut globalement relever de cette idée.
La notion de but signifie qu'une volonté s'est déterminée par une représentation. Si le bonheur est le but de la vie, cela peut donc signifier ou bien qu'il y a un "Dieu supposé" qui veut que la vie débouche sur le bonheur, auquel cas c'est plutôt du souverain Bien (union du bonheur et de la vertu) qu'il s'agirait, ou bien que l'homme, sorti de sa propre vie par sa capacité réflexive, fait de cette vie le moyen du bonheur qui en serait dès lors la vérité.
Car c'est la fin qui est la vérité du moyen en tant que moyen.
Or cette vie qui serait moyenne pour le vivant d'accéder au bonheur, elle comprend en elle-même la réflexion et la raison qui auront assuré cette position.
Pour comprendre l’injonction commune au bonheur, il convient donc de commencer par la prendre à la lettre en examinant la possibilité de considérer le bonheur comme le but non seulement de la vie, mais de la raison qui en fait partie et qui serait en quelque sorte comme un moyen de nature seconde.
Si la vie est réflexivement constituée en moyen du bonheur, cela implique pour la raison qu'elle in fine constituée en moyen pour la vie.
Mais il n’y a de dit...que d’un dire, et le second moment est celui d’une intelligence de cette injonction comme telle : comme injonction d’abord, c’est-à-dire comme parole de maître valant universellement, et comme injonction à être heureux ensuite, c’est-à-dire comme définition de chacun à partir de ce qui comblerait sa sensibilité.
D’où cette question : en quoi la conscience commune est-elle si intéressée à ce que chacun soit heureux ou du moins fasse tout pour l’être ?
La réflexion ne peut jamais se conclure !