05/02/2016 15:46
8 Mars 2016
Les services de renseignement français sont toujours inquiets : les cours en bourse de nombreuses sociétés financières et/ou porteuses de technologie sont tombés si bas que certaines grandes sociétés envisagent de sortir de la cote.
Les cours sont mêmes si anormalement bas que les acteurs de l’économie criminelle pourraient être tentés d’entrer en force sur le marché. En particulier par le biais des fonds d’investissements et des « hedge funds » spéculatifs, qui, pris à la gorge, soldent leurs avoirs à tout va.
On avait eu des suspicions à ce propos après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Cette hantise revient en force avec la crise qui ravage les économies mondiales depuis la fin de l’été.
Ce n’est pas une crise du capitalisme. La croissance continue de l’économie longtemps ne peut faire l’économie de crises régulières. L’innovation est le moteur de cette croissance, mais on ne peut prévoir le succès de toutes les innovations.
Quand on se trompe sur certaines d’entre elles, c’est la crise. Soit parce que personne n’en veut, soit parce que tout le monde en veut.
Tel est le cas ce cette extravagante innovation qu’ont représenté les produits dérivés à très haute profitabilité apparente, destinés à satisfaire les besoins des fonds de pension, donc à accroître au mieux les retraites par capitalisation.
Pur produit spéculatif, mélange de produits financiers solides, et d’autres qui ne reposaient sur rien, il était logique que l’édifice s’effondre.
Le Figaro relève ainsi que le cours du Crédit Agricole SA, termine bas de façon récurrente, bien en dessous du prix de l’augmentation de son capital ! Une véritable descente aux enfers pour la banque dont la capitalisation se « tasse ».
Cette inquiétude quant au devenir des sociétés cotées en bourse domine les réunions du Club des Directeurs de Sécurité d’entreprise, tenues à Paris.
Car, avec la crise et l’effondrement des cours de bourse, on voit apparaître de nouveaux intervenants pour le moins mal venus, les détenteurs de capitaux sales, de l’argent en voie de blanchiment, qui contrôlent des centaines de milliards de dollars.
Certains experts, comme le directeur de l’INHES, n’hésitent pas à affirmer que « nous ne sommes pas à la hauteur de cette menace de mainmise par le monde criminel ».
Sans reculer devant la provocation, le criminologue et ex-conseiller de l’ex- Président de la République, Alain Bauer, expert reconnu et très écouté, croit même en son temps pouvait affirmer :
« J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Il y a au moins une entreprise qui marche bien, c’est l’entreprise criminelle, la première société mondialisée, parfaitement gérée. Elle est devenue un Etat dans les Etats, ses patrons ne sont plus de sombres gangsters d’opérette, mais des fils de famille -mafieux- passés par les grandes universités américaines. »
Nous assistons à une extraordinaire professionnalisation des mafias, des groupes criminels. Italiens et Siciliens, Colombiens, Yakuzas japonais. Ils ne s’embarrassent pas de morale, ils ne respectent pas la loi, ils offrent une réponse pragmatique dans la gestion de la crise.
Face à cette situation pour le moins inquiétante, il n’y a donc pas lieu d’être surpris par le Directeur central adjoint de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), chargé du service de la protection du patrimoine, lancer un appel pressant aux entreprises pour qu’elles participent à la « coproduction de la sécurité » notamment des capitaux.
En clair, si les entreprises veulent bénéficier de la protection offerte avec insistance par les services de renseignement français, DCRI, DGSE (renseignement extérieur), SCTIP (coopération internationale des services de police), elles doivent accepter de collaborer, de signaler toutes les anomalies, tous les incidents, toutes les tentatives menées par les prédateurs.
Et avant tout pour veiller sur le rôle des fonds d’investissement, contrôler les flux, en particulier lors des « restructurations » (lisez rachat après faillite !) des capitaux nécessaires pour renflouer les victimes de la crise.
Où l’on s’aperçoit que les problèmes de sécurité ont changé de dimension : la sécurité dans les banlieues deviennent dérisoires à côté de la casse industrielle et de l’insécurité économique générée par la crise.
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